Gourmands de tomate : faut-il les couper ?

Quand on cultive des tomates, il y a une question qui revient toujours, un peu comme le débat entre pain au chocolat et chocolatine : doit-on tailler les gourmands ou non ?

Vous avez peut-être déjà entendu parler de ces fameuses pousses qui surgissent entre la tige principale et les branches. Certains les arrachent dès qu’ils les voient. D’autres les laissent pousser librement. Et au milieu de tout ça, vous vous demandez peut-être : qui a raison ?

Spoiler : il n’y a pas une seule bonne réponse. Tout dépend du type de tomate, de votre façon de cultiver et de ce que vous attendez de votre récolte.

Dans cet article, on va tout décortiquer ensemble. Pas de jargon compliqué ni de discours trop technique. Juste des explications claires, des conseils pratiques et des exemples concrets pour que vous puissiez décider par vous-même. Alors, prêt à tailler dans le vif du sujet ?

Comprendre précisément ce qu’est un gourmand sur un plant de tomate

Définition simple d’un gourmand de tomate

Un gourmand, c’est une pousse secondaire qui se forme à l’aisselle entre la tige principale de la tomate et une branche latérale. Il commence tout petit, comme un bourgeon discret, mais s’il n’est pas retiré, il peut devenir une branche à part entière.

Le problème ? Cette nouvelle tige va puiser de l’énergie dans la plante. Elle va faire pousser des feuilles, des fleurs et parfois des fruits, mais au détriment de la production principale.

Localisation des gourmands sur la plante

Pour les repérer facilement, regardez chaque branche qui part de la tige principale. À l’angle formé entre cette branche et la tige verticale, vous verrez parfois un petit rameau apparaître : c’est lui, le gourmand. En quelques jours, il peut doubler de taille, surtout en période de forte croissance.

Pourquoi les appelle-t-on des “gourmands” ?

Le nom n’est pas anodin. On les appelle “gourmands” parce qu’ils prennent beaucoup d’énergie à la plante. Un peu comme un enfant qui pique tous les bonbons pendant que vous cuisinez, ils se servent avant tout le monde sans forcément contribuer à la récolte principale.

Jeune gourmand de tomate

📌 À lire aussi : Faut-il vraiment mettre des billes d’argile au fond des pots ?

Pourquoi les gourmands apparaissent-ils sur les plants de tomates ?

Une croissance naturelle et instinctive de la plante

Les tomates sont des plantes vigoureuses qui poussent rapidement. Lorsqu’elles sont bien nourries et bien arrosées, elles cherchent naturellement à se ramifier pour occuper l’espace. C’est dans leur ADN. Les gourmands sont donc une manifestation normale de cette croissance : la plante essaie simplement d’élargir sa structure pour capter plus de lumière et produire plus de fruits.

Autrement dit, ces fameuses pousses ne sont pas des erreurs de la nature. Ce sont des tentatives de la plante pour se multiplier et optimiser sa production.

Une stratégie de survie pour maximiser la reproduction

Chaque gourmand est une possibilité supplémentaire de floraison et de fructification. Plus il y a de tiges, plus il y a de fleurs, donc plus il y a de tomates. Cela paraît logique. Mais cette stratégie de survie naturelle n’est pas toujours compatible avec les objectifs du jardinier.

En effet, en milieu naturel, la tomate n’a pas besoin d’un jardinier pour tailler ses tiges. Elle pousse dans tous les sens, se propage au sol, produit des fruits un peu partout. Mais dans un potager organisé ou sur un balcon, ce type de croissance devient vite difficile à gérer.

Quelles variétés de tomates doivent être taillées et lesquelles non ?

Différence essentielle entre tomates déterminées et indéterminées

Avant de parler taille, il faut savoir de quel type de tomate on parle. Toutes les variétés n’ont pas le même comportement de croissance, et cela change tout.

  • Tomates déterminées : elles ont une croissance limitée. Elles poussent jusqu’à une certaine hauteur, puis s’arrêtent naturellement. On les appelle aussi « tomates buissonnantes ». Ces variétés ne nécessitent pas de taille. En fait, enlever les gourmands ici peut réduire le rendement, car chaque tige peut porter des fleurs et donc des fruits.
  • Tomates indéterminées : elles ont une croissance continue. Tant qu’il fait chaud et que la plante est en forme, elle pousse sans s’arrêter. Ces variétés sont les plus communes dans les potagers classiques. Dans ce cas, tailler les gourmands peut être très utile pour éviter que la plante ne devienne incontrôlable.

Comment reconnaître le type de tomate que vous cultivez ?

La plupart des sachets de graines ou des plants achetés en jardinerie précisent ce détail. Sinon, retenez une règle simple :

  • Si la plante pousse en formant un gros buisson dense et arrête de grandir, c’est une déterminée.
  • Si elle grimpe sans fin avec une tige centrale, c’est une indéterminée.

Quelques exemples de variétés à tailler ou non

Il n’est pas nécessaire de tailler les gourmands des variétés de tomates à croissance déterminée. Pour les variétés à croissance indeterminée, c’est à vous de voir.

  • Variétés indéterminées : Cœur de Bœuf, Noire de Crimée, Rose de Berne, Green Zebra, Ananas, Black Cherry.
  • Variétés déterminées : Roma, Marglobe, Sub Arctic, Tiny Tim, Patio Princess.

Quels sont les avantages de tailler les gourmands de tomate ?

Favoriser la production de fruits plus gros et de meilleure qualité

Quand on enlève les gourmands, on concentre l’énergie de la plante sur la tige principale et les quelques branches sélectionnées. Résultat : les tomates formées sont plus grosses, plus savoureuses et souvent plus précoces. La plante ne disperse pas ses ressources, elle les investit là où cela compte vraiment.

C’est un peu comme dans une entreprise : si vous avez trop de projets en même temps, vous vous éparpillez. Mais si vous vous concentrez sur les meilleurs projets, vous obtenez de meilleurs résultats.

Améliorer l’aération entre les feuilles

Un plant bien taillé est plus aéré, ce qui réduit fortement les risques de maladies comme le mildiou. L’air circule mieux, les feuilles sèchent plus vite après la pluie ou l’arrosage, et les champignons ont plus de mal à s’installer.

C’est une mesure préventive très simple mais très efficace, surtout en été quand l’humidité peut devenir un vrai problème.

Faciliter la récolte et l’entretien des plants

Des plants plus aérés et structurés sont plus faciles à surveiller et à récolter. On voit mieux les tomates, on y accède plus facilement et on évite de casser des branches en cherchant les fruits cachés sous des tonnes de feuillage.

En plus, cela rend le palissage (le fait de guider la plante avec des tuteurs ou des ficelles) beaucoup plus simple.

Réduire le risque d’épuisement de la plante

Moins de tiges = moins de feuilles = moins de besoins en eau et en nutriments. C’est particulièrement utile si vous cultivez en pot ou dans un sol pauvre. Une plante moins sollicitée vit mieux et plus longtemps, ce qui prolonge la période de récolte.

Quels sont les inconvénients de tailler les gourmands de tomate ?

Diminuer la quantité totale de fruits produits

C’est le principal argument des jardiniers qui refusent de tailler : chaque gourmand est une tige potentiellement porteuse de fleurs et donc de tomates. En le supprimant, on réduit le nombre total de fruits que la plante aurait pu produire. Certes, les tomates obtenues seront souvent plus grosses mais elles seront aussi moins nombreuses.

Si votre objectif est d’avoir un maximum de rendement, notamment pour faire des conserves ou des coulis, la taille peut donc limiter votre récolte.

Risque de blesser la plante en taillant mal

Tailler un gourmand, ce n’est pas anodin. Si on le fait mal, au mauvais moment ou sans outils propres, on crée une plaie qui peut laisser entrer des champignons ou bactéries. Le plant devient alors plus sensible aux maladies.

Il faut donc toujours tailler proprement, avec un geste net et propre, de préférence par temps sec et avec un outil désinfecté.

Entretien plus exigeant et régulier

Tailler les gourmands, ce n’est pas un geste à faire une fois dans la saison. Il faut surveiller les plants chaque semaine car les gourmands repoussent très vite. Cela demande du temps et de la régularité, surtout en période de forte croissance comme en juin ou juillet.

Pour les jardiniers pressés ou ceux qui préfèrent une approche plus naturelle, cela peut être vu comme une corvée de plus.

Favorise une croissance verticale artificielle

Un plant taillé pousse souvent en hauteur, ce qui peut nécessiter un tuteurage important ou des structures solides pour le soutenir. À l’inverse, un plant non taillé s’étale naturellement au sol, ce qui peut convenir à ceux qui cultivent sans tuteurs ou dans une logique de permaculture.

Faut-il tailler les gourmands selon le mode de culture (pleine terre, serre, balcon) ?

En serre : la taille des gourmands est fortement conseillée

En serre, les conditions sont chaudes et humides. Cela favorise à la fois la croissance des tomates et celle des maladies fongiques comme le mildiou. C’est pourquoi tailler les gourmands en serre est presque indispensable.

Moins de feuillage = meilleure circulation de l’air = moins d’humidité stagnante.
En limitant le nombre de tiges, vous améliorez la santé de vos plants et optimisez l’espace vertical, ce qui est précieux dans une serre souvent étroite.

En pleine terre : une taille modulable selon les objectifs

En extérieur, la taille dépend beaucoup de votre climat, de la variété cultivée et de vos attentes.

  • Si vous vivez dans une région humide, tailler permettra de prévenir les maladies.
  • Si vous êtes dans une zone chaude et sèche, vous pouvez laisser les gourmands pousser, surtout si vous avez de l’espace.
  • Si vous cherchez des tomates bien calibrées pour des salades ou des ventes, la taille peut être utile.
  • Si vous cultivez pour la quantité, comme pour faire des sauces, laisser les gourmands peut booster le rendement global.

Bref, en pleine terre, vous avez plus de liberté.

En pot ou sur un balcon : la taille est presque indispensable

Sur un balcon ou une terrasse, l’espace est limité. Vos plants n’ont pas le loisir de s’étaler dans tous les sens. Il faut donc contrôler leur croissance pour éviter qu’ils ne deviennent ingérables.

Tailler les gourmands dans ce cas permet :

  • de garder une forme compacte
  • de réduire les besoins en eau
  • de faciliter le palissage ou l’installation de petits tuteurs

De plus, la taille aide à obtenir des fruits plus précoces, ce qui est pratique quand la saison est courte ou l’ensoleillement limité.

Comment tailler les gourmands de tomate correctement et sans risquer d’abîmer la plante ?

Tailler au bon moment : le plus tôt possible

Le moment idéal pour intervenir, c’est quand le gourmand est encore petit : environ 3 à 5 cm de long. À ce stade, il est tendre et s’enlève facilement entre deux doigts. Plus vous attendez, plus il devient gros et développe sa propre structure. L’enlever tardivement peut créer une blessure plus importante sur la plante.

Le bon réflexe à adopter : faire un petit tour dans le potager chaque semaine pour vérifier la présence de nouveaux gourmands.

Utiliser les bons outils ou simplement ses doigts

Si le gourmand est jeune, vous pouvez le pincer avec les doigts : il suffit de le plier vers le côté jusqu’à ce qu’il se détache.
Pour les plus gros, utilisez un sécateur bien aiguisé et désinfecté avant chaque taille pour éviter de transmettre des maladies.

Petit conseil pratique : ne coupez jamais à ras. Laissez toujours un petit centimètre de base pour que la blessure cicatrise plus facilement.

Éviter de tailler par temps humide

La météo joue un rôle important. Évitez de tailler quand il pleut ou lorsque les feuilles sont mouillées. L’humidité favorise la pénétration des spores de champignons dans les plaies.

Idéalement, taillez :

  • le matin (la sève circule bien)
  • par temps sec et doux
  • quand la plante est en pleine forme

Ne pas tailler tous les gourmands d’un coup

Si vous avez oublié de tailler pendant plusieurs semaines et que vos plants sont envahis, ne les taillez pas entièrement en une seule fois. Retirer trop de feuillage d’un coup peut stresser la plante.

Mieux vaut :

  • Tailler en deux ou trois étapes
  • Laisser la plante s’adapter
  • Observer sa réaction avant de continuer

Que faire des gourmands une fois retirés ? Les jeter, les composter ou les replanter ?

Replanter les gourmands pour multiplier vos plants gratuitement

Surprise : un gourmand n’est pas qu’un déchet vert. Lorsqu’il est bien développé, vous pouvez le bouturer pour créer un nouveau plant de tomate. C’est simple, rapide et très efficace.

Voici comment faire :

  1. Choisissez un gourmand d’environ 10 à 15 cm, sans fleurs ni fruits.
  2. Retirez les feuilles du bas.
  3. Plongez la base dans un verre d’eau pendant quelques jours (ou plantez-le directement en terre humide).
  4. Attendez l’apparition de racines.
  5. Replantez dans un pot ou au jardin.

C’est une technique idéale si vous voulez prolonger votre saison ou offrir des plants autour de vous.

Mettre les gourmands au compost sans hésiter

Si vous ne souhaitez pas bouturer vos gourmands, vous pouvez les ajouter à votre composteur. Ce sont des résidus verts riches en azote, parfaits pour équilibrer votre compost avec les matières brunes comme les feuilles mortes ou le carton.

Assurez-vous simplement que les plants ne sont pas malades, pour éviter d’introduire des pathogènes dans le compost.

Ne jamais laisser les gourmands traîner au sol

Même si vous ne compostez pas, ne laissez jamais les gourmands coupés au pied des plants. Cela attire l’humidité, les limaces, les maladies et crée un environnement favorable aux champignons. Soit vous les ramassez pour les composter, soit vous les brûlez, soit vous les recyclez comme paillage, mais toujours loin de la base de la plante.

Existe-t-il des alternatives à la taille des gourmands de tomate ?

Le palissage pour guider la croissance sans tailler

Si vous n’êtes pas à l’aise avec la taille, ou si vous préférez une approche plus douce, vous pouvez palisser vos plants. Le palissage consiste à guider les tiges le long d’un support (ficelle, tuteur, grillage) pour organiser la croissance de la plante sans forcément supprimer de tiges.

Les avantages :

  • Vous conservez une bonne aération
  • Vous maximisez la lumière reçue par les feuilles
  • Vous laissez les gourmands se développer tout en maîtrisant leur direction

C’est une solution idéale pour les jardiniers qui veulent un compromis entre rendement et structure, sans intervenir trop souvent.

La culture extensive sans taille en pleine terre

Dans un potager naturel ou en permaculture, on peut aussi choisir de ne rien tailler du tout. On laisse les plants s’étaler librement au sol, parfois avec un paillage épais pour éviter le contact direct avec la terre.

Les avantages :

  • Zéro entretien
  • Moins de stress pour la plante
  • Plus de tiges = plus de fruits potentiels

Cette méthode convient bien aux tomates déterminées, ou si vous avez beaucoup d’espace disponible. En revanche, elle demande une bonne protection contre les maladies et les limaces.

Le tuteurage multiple pour accompagner plusieurs tiges

Autre alternative : au lieu de ne garder qu’une seule tige principale, vous pouvez laisser pousser deux ou trois tiges principales, chacune avec son propre tuteur. Cela permet de garder certains gourmands choisis stratégiquement, tout en gardant la plante aérée et stable.

C’est une méthode hybride entre la taille stricte et le laisser-aller total. Elle convient bien pour les variétés vigoureuses qui produisent beaucoup.

Témoignages de jardiniers : avec ou sans taille, chacun sa méthode

Paul, jardinier méticuleux : “Je taille toujours, sinon c’est la jungle”

Paul a 68 ans. Il jardine depuis sa retraite sur 120 m² de potager. Pour lui, la taille des gourmands est une évidence.

“Si je ne taille pas, mes plants deviennent ingérables. J’ai essayé une année sans tailler… catastrophe. Trop de feuilles, peu de tomates et des maladies. Depuis, je ne laisse jamais un gourmand aller au-delà de 5 cm. C’est une routine. Tous les samedis matin, je fais le tour avec mon sécateur.”

Paul aime les plants propres, bien palissés, avec une seule tige principale. Résultat : de belles tomates bien formées et faciles à récolter.

Julie, adepte du jardin nature : “Je ne taille jamais, mes tomates se débrouillent”

Julie vit à la campagne, elle cultive en mode permaculture depuis 5 ans. Pour elle, la taille est une intervention inutile.

“Les gourmands font partie de la plante. Pourquoi les enlever ? Je laisse tout pousser. Mes plants rampent sur du paillage. Ils font beaucoup de fruits, et même s’ils sont plus petits, j’en ai largement assez pour faire des sauces et en congeler.”

Julie mise sur la diversité, la densité végétale et la biodiversité pour éviter les maladies naturellement, sans taille, sans traitement.

Marc, en ville sur son balcon : “Sans taille, je n’ai plus de place”

Marc cultive en pots sur son balcon à Lyon. Il a vite compris que l’espace est un luxe.

“Si je ne taille pas, mes plants envahissent tout. Je limite à deux tiges maximum et je les palisse contre la rambarde. J’ai moins de tomates que Julie peut-être, mais elles sont faciles à cueillir et bien mûres.”

Marc adapte sa culture à son environnement. La taille devient un outil de gestion de l’espace, presque indispensable en zone urbaine.

Ce que disent les experts : avis des professionnels et des permaculteurs

Les maraîchers professionnels : la taille comme outil de rentabilité

Dans les exploitations maraîchères, où chaque mètre carré compte, la taille des gourmands est une pratique courante et rigoureuse. L’objectif est simple : produire des tomates uniformes, bien calibrées et faciles à récolter.

Selon Antoine, maraîcher bio en Bretagne :

“On taille tout. Une seule tige, palissée sur ficelle, avec un effeuillage progressif en bas. C’est plus rapide à entretenir, plus productif à l’échelle commerciale et on évite les maladies.”

Ici, la taille répond à une logique de rentabilité et de qualité visuelle. Elle facilite aussi l’automatisation de certaines tâches comme l’arrosage ou la récolte.

Les permaculteurs : l’observation avant l’intervention

À l’opposé, les jardiniers en permaculture prônent une approche plus souple. Leur mot d’ordre : observer d’abord, tailler si nécessaire ensuite.

Claire, formatrice en agroécologie, explique :

“Dans un sol vivant, avec beaucoup de diversité autour, les plants peuvent très bien se débrouiller sans intervention. Si un gourmand devient gênant ou empêche l’air de circuler, je l’enlève. Sinon, je laisse faire. L’idée n’est pas d’imposer un modèle mais d’accompagner la plante.”

La permaculture ne dit donc pas “oui” ou “non” à la taille. Elle dit : ça dépend. De la plante, du sol, du climat, de l’observation attentive du jardinier.

Un point commun : adapter la taille à son contexte

Même si les approches diffèrent, un principe revient chez tous les experts : adapter la gestion des gourmands au contexte précis. Il n’y a pas de règle universelle. Ce qui marche en serre ne s’applique pas forcément en pleine terre ou sur un balcon.

C’est donc à vous, jardinier ou jardinière, de tester, d’observer et de choisir ce qui convient le mieux à votre espace et à vos objectifs.

Mythes et idées reçues sur la taille des gourmands de tomate

Mythe n°1 : “Un gourmand ne produit jamais de fruits”

C’est faux. Un gourmand, s’il est laissé en place, peut tout à fait devenir une branche florifère et porter des tomates. En fait, il se comporte exactement comme les autres tiges principales. Ce n’est donc pas une branche inutile mais plutôt une branche concurrente.

La vraie question est : voulez-vous plus de fruits mais plus petits et plus nombreux, ou préférez-vous moins de fruits mais plus gros et bien répartis ?

Mythe n°2 : “Tailler les gourmands améliore le goût des tomates”

Ce mythe revient souvent mais il est trompeur. Le goût des tomates dépend surtout :

  • de la variété
  • du sol
  • de l’ensoleillement
  • et de la maturité à la récolte

Tailler peut améliorer la concentration de l’énergie dans les fruits, donc leur calibre, mais pas nécessairement leur goût. Une tomate bien taillée et mal cultivée aura moins de goût qu’une tomate non taillée mais mûrie au soleil dans un bon sol.

Mythe n°3 : “Si je ne taille pas, la plante va mourir”

Encore faux. La tomate est une plante très adaptable. Dans la nature, personne ne taille les gourmands, et pourtant elle pousse très bien. Ce qui peut la faire dépérir, c’est :

  • le manque de lumière
  • l’humidité excessive
  • les maladies fongiques
  • ou le manque de nutriments

La taille peut aider à limiter ces problèmes, mais ce n’est pas une condition de survie.

Mythe n°4 : “Tailler augmente forcément le rendement”

Pas forcément. Cela dépend du type de rendement recherché :

  • Pour des fruits plus gros : oui, tailler peut aider.
  • Pour un plus grand nombre de tomates : non, ne pas tailler peut être plus productif.

Il faut donc distinguer rendement en nombre et rendement en poids ou qualité.

Notre avis personnel : que faut-il faire dans un potager familial ?

Une approche équilibrée entre contrôle et liberté

Dans un potager familial, le but n’est pas la rentabilité mais le plaisir de jardiner et de récolter des tomates savoureuses. C’est pourquoi nous pensons que la meilleure stratégie n’est ni de tout tailler ni de tout laisser pousser, mais d’adopter une approche flexible.

Concrètement :

  • On taille les gourmands quand la plante devient trop dense.
  • On en laisse pousser quelques-uns pour tester, ou si on veut bouturer.
  • On observe la réaction de chaque variété, car toutes ne réagissent pas pareil.

Ce que nous faisons dans notre potager personnel

Dans notre propre potager, voici notre méthode :

  • Pour les variétés indéterminées, on taille les gourmands les plus bas et les plus gênants, surtout au début de la saison.
  • Pour les variétés déterminées, on ne taille pas du tout.
  • En pot ou sur balcon, on taille systématiquement pour garder une structure simple.
  • On palisse toujours, même quand on ne taille pas.

Cette méthode permet de limiter les maladies, d’avoir des plants accessibles et bien structurés, sans pour autant se priver d’une bonne récolte.

Nos conseils aux débutants

Si vous débutez, pas de panique : vous ne ruinerez pas votre récolte en faisant ou en ne faisant pas la taille. Ce qui compte, c’est :

  • d’observer vos plantes
  • de faire des essais
  • et d’adapter votre méthode au fil des saisons

Essayez de tailler un plant, laissez-en un autre libre, et comparez les résultats. C’est la meilleure école de jardinage.

Alors… tailler ou ne pas tailler ? Comme souvent en jardinage, il n’y a pas de réponse unique. Tout dépend de vos conditions de culture, de vos variétés de tomates, de vos objectifs et du temps que vous souhaitez y consacrer.

👉 Si vous cherchez des fruits bien calibrés, précoces et faciles à récolter, la taille des gourmands est une pratique efficace.
👉 Si vous préférez une culture plus libre, naturelle et productive en nombre, vous pouvez très bien vous en passer.

L’essentiel est d’observer, tester et ajuster. Le jardin est un lieu d’apprentissage permanent. Rien ne vaut l’expérience directe, surtout avec une plante aussi généreuse que la tomate.

Alors la prochaine fois que vous verrez un petit gourmand pointer le bout de sa tige… vous saurez exactement quoi faire !

FAQ – Réponses aux questions fréquentes sur la taille des gourmands

1. Puis-je tailler les gourmands tout au long de la saison ?

Oui, mais idéalement, il faut le faire en début de croissance, quand la plante forme ses premières branches. Ensuite, taillez uniquement si nécessaire pour éviter le stress et les blessures inutiles.

2. Comment savoir si j’ai bien repéré un gourmand ?

Cherchez à l’aisselle entre une branche latérale et la tige principale. Le gourmand pousse à un angle de 45°, comme une tige supplémentaire. Il est souvent plus vertical qu’horizontal.

3. Que faire si j’ai laissé trop de gourmands pousser ?

Pas de panique. Vous pouvez en supprimer quelques-uns progressivement, en laissant la plante s’adapter. Évitez de tout enlever d’un coup pour ne pas choquer le plant.

4. Est-ce que toutes les variétés doivent être taillées ?

Non. Seules les tomates indéterminées bénéficient vraiment de la taille. Les variétés déterminées ne doivent jamais être taillées, car cela réduit leur production.

5. Peut-on bouturer les gourmands retirés ?

Oui ! C’est même une méthode très simple pour multiplier vos plants. Placez le gourmand dans un verre d’eau quelques jours jusqu’à l’apparition de racines, puis replantez.

Olivier Valentin
À Montreuil, entre deux pots de tomates et un bac à compost, j’expérimente un potager 100 % naturel sur deux balcons de 10 m². Chaque saison m’apprend un peu plus à jardiner autrement.
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